Chapitre 3 : Sombre éveil

Lerys, sacrieur et actuel second d’Erinyes, pénétra dans l'enceinte de la ville maudite. La soeur de Bonta avait perdu beaucoup de son charme depuis son enfance, passant d'une ville flamboyante de violence à un taudis indescriptible, ou putréfaction et fientes régnaient en maîtresses sur les rues. Quelques rixes ça et là lui donnaient encore un peu de vie, mais on était loin des rires braillard de petits chérubins que l'on croisait à chaque carrefour de Bonta. Cela faisait maintenant quelques années que la situation se détériorait. Ou alors était-ce d’avoir trop fréquenté les Bontariens d’Erinyes qui avait changé sa vision de la sombre cité ? Il songea à cette rencontre qui, des années plus tôt, lui avait redonné foi en son dieu.

Il traversa la place du marché, déserte à cette heure du petit jour, à part quelques malandrins en quête d’une victime éméchée à dépouiller. Il ne leur prêta aucune attention, sûr de sa défense. Pourtant, quand un groupe de cinq soudards passablement ivres au premier abord se précipita vers lui, il marqua un temps d’arrêt. Perplexe, mais prêt à tout, il dénombra les importuns d’un seul regard : deux écaflips, un sram, un iop balafré et un feca visiblement bien plus porté sur l’attaque que sur la défense. L’éclat soudain d’une lame tiré du fourreau lui laissa à peine le temps de dégainer avant qu’ils ne fussent sur lui.

La daguette arracha un morceau du tissu de son Ortiz, tandis qu'il refermait prestement le bras sur le coude de son assaillant, sram surgit comme un éclair sous son nez. Un geste bref suivit d'un craquement sec lui indiqua que l'os avait rompu, et le cliquetis sur le dallage brakmarien, que l’arme n'était plus une menace. Il relâcha le bras du pauvre diable, persuadé d'avoir affaire a un banal ivrogne, l'immobilisa d'une prise d'école sur le sol, et reçu l'image de l'insigne de la garde Brakmarienne masquée par la cape de son adversaire, comme une gifle au plus profond de son esprit.


« La garde? Mais que donc me veut la garde? Surtout déguisée de la sorte ... »

Il observa tour a tour les quatre autres gredins, qui, informés par cette première attaque infortune, conservaient leurs distances. Il y eut quelques secondes d’observation, puis tout s’enchaîna très vite, sans aucun avertissement. Il aperçut au travers des hardes le faciès félin d'un ecaflip et roula sur le flan pour esquiver le bluff qui brûla le corps du sram qui avait tenté de le poignarder.

« Ces types ne semblent pas se sentir désavantagés... Le combat à distance n'a pas l'air de les mettre mal à l'aise... »

A ce rythme, il allait se faire tirer comme un tofu ! Il fondit alors sur ses agresseurs, il s’en sortirait toujours mieux au corps à corps.

La lame d'une griffe aiguisée lui effleura la joue tandis qu'un deuxième ecaflip montait à l’assaut. Dans la cohue, le iop défiguré voulut prendre sa par de violence, gênant son matou de collègue, permettant à Lerys d’enchaîner sans avoir encore reçu la moindre éraflure. Saisissant son sabre d'une seule main, le sacrieur ouvrit le torse du félin épéiste, en retenant par le coup l'avancée du balafré.

Que les soldats coopèrent si peu lui donnait une précieuse information : cette attaque était le fait d’hommes peu habitués à travailler ensembles, ordonnée à la va-vite. Leur aspect débraillé prouvait en outre qu'un certain secret était de mise, quelqu’un cherchait à brouiller les pistes, sans trop en faire non plus. Du travail bâclé en somme… mais provenant d’assez haut pour qu’on s’en prenne à quelqu’un d’aussi gradé que lui, et sans que ces soldats n’éprouvent plus de scrupule que ça à assassiner un supérieur.

Ces quelques secondes d’analyse furent mises à profit par ses adversaires. Celui qu’il tenait en respect au bout de son sabre choisit stupidement de forcer les choses. Avec un sifflement agacé, Lerys se déroba, le déséquilibrant, et lui administra une punition qui laissa un troisième corps sur le sol. D’un revers, il embrocha son quatrième ennemi qui espérait l’abattre en traître en le prenant à revers. Il n’eut pas le temps de retirer sa lame du cadavre que la brûlure intense d’un topjak le frappait en plein dos. Sous la violence de l’impact, il chuta avec son défunt adversaire et du mettre un genou à terre pour se rattraper.

Il entendit le deuxième et dernier ecaflip ricaner et se rapprocher pour l’achever. Fébrilement, il tenta de dégager son arme mais rien n’y fit. Il avisa alors la dague du sram à un petit mètre devant lui. Feignant de succomber, il se laissa tomber de tout son long, saisissant l’arme au passage. Lorsque l’eca ne fut plus qu’à deux pas de lui, le second d’Erinyes se retournant brusquement et projeta l’arme qui allant se ficher dans la poitrine de son adversaire.

Le second se releva en grimaçant et prit le temps d’éteindre les dernières flammèches qui dévoraient encore sa cape désormais carbonisée. Il s’approcha alors du moribond qui se tortillait dans les affres de l’agonie.


- Qui vous à envoyer ? Pourquoi faire assassiner les gardes d’élite ?

- Les traîtres finiront tous au gibet !

L’assaillant cracha ces derniers mots comme une insulte avant de rendre l’âme. Lerys abandonna le corps encore chaud et s’éloigna avant d’attirer d’autres racailles. Il réfléchissait au sens de ces paroles : traître ? Mais en quoi était-il un traître ?

- On nous a vendu ! Erinyes ! Il faut le prévenir !

Il s’apprêtait à filer fond de train jusqu’à Bonta, mais la raison finit par reprendre le dessus : déjà réunir les membres brakmariens, si d’autres avaient survécus aux attaques qui n’avaient pas du manquer leur tomber dessus.

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Commentaires

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