Sombre nouvelle (Septange 638) *

(Khyrra / Wu-Xia / Kragnamor / Saraces / DeHach')

 

Suite à la dispersion des Erinyes, quelques uns se tournèrent vers la pègre, activité guère différente de celles qui les occupaient précédemment. Ainsi naquirent les Lames Aphya, organisation criminelle monnayant ses interventions ou au contraire, sa neutralité. Ce groupe était dirigé par trois Cerveaux, dominant sans partage leurs membres.

 

 

La nuit était déjà bien avancée. Dans Brâkmar, les quelques lampadaires encore intacts éclairaient les rues d’une lueur blafarde. Un homme marchait, enveloppé d'une grande cape noire, en direction de la tour. Sa main serrait un parchemin funeste qui allait changer l'avenir des Lames Aphyas.

Saraces attendait son audience auprès d'Otto Mustam. Comme a son habitude, le fourbe l'avait avancée de trois jours et avait donc convoquer le sacrieur a son insu et a une heure impossible. Encore couvert du sang de sa victime, le battofu personnel d'Otto sur l'épaule, Saraces entra dans la salle mille fois maudite du capitaine des légions Brâkmariennes a son appel.


- Toujours en retard, je ne ferait décidément jamais rien de toi !

En réalité, le sacrieur était en avance d'une demi heure, mais il s'abstint d'en dire mot. Le battofu quitta à toute vitesse son épaule pour rejoindre sa cage.

- Bon, j'ai appris que tu avais attiré le regard de Ledrob Terceséc et qu'il t’a accepté au sein de l'ordre de l'Oeil Pourris...

- ...Putride mon capitaine.

- ...Puant. Montre moi ce nouveau "don", vermine insignifiante. Cracha-t-il.

Sans attendre Saraces déploya un parchemin de camouflage et devin invisible aux yeux de son maître.


- Hum, pas mal, mais ça ne marche pas avec moi, je te vois quand même. Dit-il en s'adressant au vide tandis que le sacrieur s'était décalé dans un coin.


- Bon très bien, tu peut t'en...

Un bruit de course l'avait interrompu. Dégainant son sabre il recula dans un coin. Une furie toute de tissu entra en trombe dans le bureau puis s'arrêta stupéfaite de la lame sous sa gorge.


- Tien tien, qu'avons nous là ? Dit Otto avec un sourire carnassier.

- Miss Leru Tanrus. Reine des prêtresses, que fais-tu dans un bureau si insignifiant a tes yeux ? Dit-il en rangeant son sabre et en s'inclinant - chose rare souligna Saraces.

- Tes insultes ne me touchent pas vulgaire crapaud, mais, malheureusement pour moi, tu es le seul intermédiaire en moi et le Maître. Tien donne lui ça le plus vite possible. Dit la femme encapuchonnée.

- Qu'est-ce que c'est que ce charabia ? Dit-il incrédule.

Des trois têtes, seules deux survivrons.
Dans les ténèbres les lames tomberont.
Seule une grande union les sauvera.
Ou a jamais la devise disparaîtra


- Encore une de ces visons débiles !

- La vielle dit que cette fois c'est important.

- Bon... Je tâcherais de ne pas perdre ce truc, maintenant hors de ma vue.


- Tsssk, malsoir raclure.


- C'est ça...

 

La peur au ventre, Saraces gagna en toute vitesse le QG des Aphyas. Par chance une lumière ténue filtrait sous une porte au bout du couloir. Le bureau de Wu-Xia. Hésitant, il frappa à la porte.

 

Wu-Xia était fatigué. Ce voyage dans les montagnes de Feudala l'avait épuisé, autant physiquement que mentalement. Et à son retour, une pile de paperasse l'attendait, comme il le craignait.

- Ouch, ça barde pour les bleus... Fallait pas l'énerver, il vont comprendre leur douleur...

Assis derrière son large bureau en bois de chêne, il lut les derniers rapports d'activité rédigés dans un style abrupt. Kragnamor n'y allait pas de main morte, et les lames n’allaient pas chômer dans les semaines à venir. La iopette avait des méthodes bien expéditives, et la dernière chose à faire était bien d'attirer son attention... Il était déjà tard, la chandelle serait bientôt complètement consumée. Son oeil unique injecté de sang, le pandawa luttait contre le sommeil. Mais soudain, un léger bruit le tira de sa rêverie. Les pas s'arrêtèrent devant sa porte, et après un bref silence, on frappa à sa porte.

- Entrez!

 

Saraces poussa la porte, bientôt suivi d’un éniripsa surgit de nulle part, intarissable bavard.


- Pardonne moi, mais j'ai pas attendu l'autorisation, j'y penserai la prochaine fois

DeHach' faisait face à celui qui était son supérieur depuis tant de temps. Il se tourna, et observa un tableau sur lequel étaient récapitulés tous les métiers des différentes Lames Aphya.

- Joli tableau. On voit que du travail a été fournit. Tu me rappelles qui en est l'auteur ?

Devant l'apparent mépris du pandawa, il tenta de se rattraper.


- Pardon... Tu sais, ma fierté, t'as l'habitude, pas vrai ?

DeHach' prononça alors la question qui était dans tous les esprits :

- C'est quoi le problème ?

 

Alors le sacrieur leur expliqua.

 

- Déhach, je disais au gars qui poireaute dehors d'entrer. Toi, je savais que tu étais là. D'ailleurs tu vas me peler des patates toutes la nuit, pour la peine. Tu sais où les trouver, tu iras les "réquisitionner" à la cuisine de la milice de Brakmar. Et gare à tes fesses si le cuisinier te chope à piquer dans sa réserve!

D'un geste sec, Wu-Xia balança une taloche enflammée à l'éniripsa, qui s'empressa de marmonner un vague mot curatif tout en éteignant les flammes qui roussissaient ses cheveux. Après avoir écouté attentivement les dires du sacrieur, il s'enfonça un peu plus dans son fauteuil, posa les pieds sur son bureau, son oeil unique rivé sur le plafond, l'air pensif.

Soudain, sortant de sa réflexion, il se tourna vers l'éniripsa penaud qui avait l'air plus ennuyé par sa coupe de cheveux que par l'étrange prophétie.


- Va me chercher Kragnamor et Khyrra. Tout de suite. Ce n'est peut-être rien, mais je préfère prendre toutes les précautions!

 

Saraces croisa ses bras tatoués et regarda Wu dans l'oeil. Pas besoin de paroles, il savait qu'il devait attendre le retour de Khyrra et Kragnamor avant qu'un ordre quelconque ne lui soit donné. Il se posta a la droite de Wu, l'esprit en alerte quand à la décision qu'allaient prendre les cerveaux. Cette nuit risquerait d'être blanche pour certains Aphyas. DeHach' poussa alors Saraces dans le dos

- T'es sourd ou t'es poissonnier ? Le panda t’a donné un ordre, non ? Dépêche toi d'aller les chercher ! Et amène moi de l'eau avec ça, cet alcoolique m'a cramé le crâne.
« J't'aurai un jour, enflure de panda. »

 

- NON MAIS VOUS AVEZ BIENTÔT FINI VOTRE BORDEL???

La voix, fatiguée mais cinglante, les coupa nette dans leur dispute. Khyrra se tenait dans l'embrasure de la porte, appuyée contre le chambranle, bras croisé et l'air de celle qu'on réveille au milieu d'un sommeil peu réparateur.

- Qu'est-ce qui mérite un tel brouhaha? La fin du monde ou quoi?

La sacrieuse, outre sa fatigue apparente d'une nuit écourtée, semblait avoir pris dix ans d'un coup. Son dernier périple avec Eorhlinghas l'avait laissée blessée et affaibli, et elle ne s'en remettait que lentement, bien plus lentement qu'à l'accoutumée. Pour cela, elle avait délaissé les contrats depuis son retour, mettant sa carrière de malfaiteur entre parenthèse pour se recomposer et s'occuper de sa famille. Chose qui aurait été inconcevable quelques années plus tôt, mais qui lui tenait désormais à coeur, ce qui n'avait pas manqué d'en traumatiser plus d'un. Bien entendu, il lui était impossible de couper totalement les ponts avec les Aphyas, d'où sa présence entre ces murs à cette heure tardive. La paperasse avait fini par la faire tombée de fatigue sur un énième registre.

 

Wu-Xia faisait mine de chercher quelque chose dans le tiroir de son bureau. Il en sortit une vieille bouteille poussiéreuse ainsi que 2 verres. Il les remplit et en tendit un à Khyrra.

- Salut Khy. Assieds-toi, je sens qu'on va avoir une longue nuit... Mais bon sang, où est passée Krag?

 

DeHach' semblait commencer à en vouloir à WuXia.

- C'est ça, fait comme si je n’existais pas ! Donne moi ça.

Il attrapa la bouteille et en but une gorgée.

- Faudrait lui enseigner la... "non-ignorance" des appels urgents... Ah, au fait, Khyrra, ça fait un bail, non ?

 

Khyrra soupira et se contentant de récupérer la bouteille des mains de l'eni après lui avoir collé une taloche sur le haut du crâne.

- Mais...

La sacrieuse le foudroya du regard et l'on put entendre le grésillement caractéristique du sort de punition tandis que l'air se chargeait d'une odeur d'ozone. Cela suffit à couper court à toute protestation moucheronnesque et Khyrra s'écroula lourdement sur la première chaise venue en s'arrogeant une bonne rasade d'alcool.

- J'ai une vie Dehach, et il a fallu que je prenne certaines dispositions pour ma famille. Maintenant, les détails ne te regardent pas, et même si je suis encore mal en point, je suis tout à fait capable de te faire passer définitivement le goût de la curiosité. Quand à Krag...

Elle haussa les épaules.

- Je ne l'ai pas encore croisée depuis mon retour. Certainement en train de tabasser quelqu'un, comme d'hab...

 

Saraces, resté impassible devant les élucubrations du nain noir qui gigotait partout, salua Khyrra d'un signe de tête et porta un regard interrogateur sur Wu, qui répondit par l'affirmative.

 

- C'est au sujet d'une information que j'ai recueillis tout a l'heure à Brâkmar. Une sorte de prophétie, qui mentionnait les Lames Aphyas.

 

- Une prophétie?

Voila qui éveillait son intérêt. Elle reposa la bouteille et porta toute son attention sur Saraces.

- Quel genre de prophétie? Fin du monde et autre connerie du même acabit?

 

- Eh bien, non justement. Etant élevé de Otto, ce n'est pas la première fois que je l'entend marmonner a propos d'une vielle prédicatrice brakmarienne qui lui ferait perdre son temps a propos de visons sur la fin du monde au fond de sa tasse de thé. Yenwallert qu'elle s'appelle. Hors la prophétie que j'ai entendue était plus profonde, elle était sous la forme d'un poème.

Des trois têtes, seules deux survivrons.
Dans les ténèbres les lames tomberont.
Seule une grande union les sauvera.
Ou à jamais la devise disparaîtra.


Celle qui portait le message à Otto a dit que "cette fois" c'était important.

 

Aussi soudainement que les éclairs d'une tempête, le chambranle de la porte et une partie du mur explosèrent: des myriades de flammèches courraient tant dans l'air que sur les restes déchiquetés du mur. Des voix qui approchaient se firent entendre.

- Y a trop de monde devant cette porte! Fallait bien l'agrandir!

- Et si la cahute prend feu? Tu comptes sur le saoulard pour l'éteindre?

- M'en fiche! On a des larbins pour ça.

La tension dans l'air était palpable, tout comme la colère de la disciple de Iop.

 

En général, quand Kragnamor et Kragi mettaient les pieds quelques part, on le savait. On le voyait plutôt. Cette fois ci n'avait pas fait exception.

- On a failli attendre, 'savez. Et pour info Krag, c'est pas n'importe quelle baraque dont tu viens d'exploser le mur principal.

Et il ajouta d'un air exaspéré :

- C'est le QG...

 

Voir la porte exploser littéralement fit à peine sursauter la sacrieuse. Depuis le temps qu'elle connaissait la iopette, elle s'était habituée à ses crises de violence colérique incontrôlable. Par contre, l'annonce de Saraces attirait nettement plus son attention.

- Les nouveaux auront du boulot pour demain. Pour le moment, prend une chaise et surtout, ne l'écrabouille pas, on commence à en manquer.

Elle se tourna alors vers la Lame.

- Ainsi, un des cerveaux devrait mourir? Ce sont des choses qui arrivent, on n'est jamais à l'abri d'une erreur, un contrat qui foire, ou une descente de la milice efficace - pour une fois. Nous savons tous que nous sommes des morts en sursis. Que soit par l'épée ou par la corde, nous ne sommes rien d'autres que des ennemis publics. Mais pourquoi en faire tout un plat? Un cerveau meurt, un autre prendra sa place, c'est ainsi.

 

Saraces paru pris au dépourvu par l'air impassible de la sacrieuse. Malgré tout il s'exprima avec un calme froid.

- Mais c'est de vous dont il s'agit. Le futur n'est pas écrit à l'avance, c'est nous qui en décidons. On ne peut pas rester les bras croisés à attendre la mort. Bien sur elle nous prendra tous, mais je me battrais avant qu'elle n'y parvienne. On a tous des choses a faire, jamais notre tache n'est accomplie...

Ses yeux semblèrent se troubler avant qu'il n'ajoute :

- Je le sais mieux que personne...

 

Wu-Xia pencha légèrement la tête, histoire d'éviter ce qu'il pensait être une brique avec peut-être un bout de charnière.

- Tiens, salut Krag. Déhach', tu sais quoi faire maintenant, va chercher du ciment, des briques, une nouvelle porte... Bref, comme d'habitude. Quoi, t'es toujours là? Allez, ouste!

 

- C'est plus mon boulot, ça. Si on recrute, c'est pas pour rien. C'est bien joli tout ça, mais moi j'aimerai bien savoir qui va crever, et surtout comment. Ca serait bête de mourir... bêtement. De toute façon, personne ne peut empêcher la mort, n'est ce pas ? Si ce n'est peut être nous... dit-il en riant.

Ces dernières paroles avait intrigué celui qui venait de les prononcer, et il se répéta alors :

- Les Lames Aphya passeraient ils au dessus de la mort ?

 

- C’est qui le chef ici?? DH vas à l'endroit du trou.

L'eniripsa se plaça dans l'ouverture.

- Bien! Tu vois ce qu'il te reste à faire si je vois le dehors derrière toi d'ici à demain! Enfin si tu t'estimes pas aussi solide que ce mur hein!

La iopette tendait un coton tige d'une main impérieuse... DeHach s'avança vers le mur en marmonnant :

- Va s'le réparer son mur... ou alors elle va s'le mettre dans l'...

Arrivé devant le trou, il constata réellement les dégats.

- Tu fais pas les choses à moitié ... Voyons voyons...

Après avoir observé le reste des constructions, l'Eniripsa prononça une incantation puis claqua des doigts. Par on ne sait quel enchantement, le mur venait de se réparer.


- Héhé, c'est la première fois que j'y arrive ! Par contre, gaffe, j'ai l'impression que les briques sont vides... Quoi, je débute dans la magie !

Puis il reprit son sérieux :

- Vous cherchez à m'écarter de la fiesta ? Allons allons... vous savez bien que je sait me rendre utile quand il le faut... je pense.

 

- Tsss.... Du sérieux.....

La petite Kragi alla à l'endroit du mur et le toucha: ce contact eu un effet détonant sur le mur qui disparut purement et simplement pour laisser la place au trou qui n'avait pas bouger d'un poil.

- Les pansements ça marche pas sur les murs....

- Dehach! Cesse de faire le pitre et va chercher les briques et le ciment!

Cela dit, la Iopette se retourna vers les autres cerveaux sans aucune considération pour les autres larbins présents. Tant qu'ils se tenaient a carreau sans doute....

 

- Mais... Mais...

Devant le regard pétrifiant de Kragnamor, DeHach finit par sortir de la pièce pour s'exécuter...

 

Maintenant qu'un semblant de discipline était revenu, les Cerveaux allaient pouvoir s'occuper du problème actuel.

- Je n'ai jamais vraiment cru aux prophéties, je préfère me battre tant que rien n'est prouvé. Mais puisque brakmar semble y attacher une attention toute particulière, je pense préférable de prendre quelques dispositions, au cas où ils jugeraient bon de donner un coup de pousse à cette connerie d'un fou divaguant.

Elle marqua une courte pause, se donnant le temps de définir sa réflexion.

- Partons du principe que l'un de nous doit mourir sous peu. Qui? Krag n'est pas la plus connue de nous, et de toute façon, vu sa propension à frapper avant de discuter, il y a fort peu de chance qu'on s'en prenne à elle. Et je ne pense pas qu'elle soit en crise suicidaire pour se décapiter elle même avec son épée...

Son regard se porta alors sur l'autre maître du clan présent.

- Quant à toi Wu, si je puis me permettre, les ennemis ont tendance à finir bourrés avant d'avoir eu le temps de penser à leur mission. Saouls ou carbonisés, c'est selon...

Elle sourit, maintenant venait le tour de la cible la plus évidente, elle même.

- Quant à moi... Il n'est pas mystère que je collectionne autant les ennemis que les amants, nombreux sont ceux qui donneraient cher pour m'éliminer. Et nombreux sont ceux qui n'ont pas le courage de passer à l'acte. Et pour ne rien arranger, je suis vulnérable ces derniers temps... Tant que cela ne se saura pas, il y a peu de risque qu'une attaque directe soit lancée. Par contre, je crains nettement plus un coup fourré ou une trahison...

"Sans compter que moi, j'ai une déesse sur le dos, et ça, c'est franchement pas un cadeau... Et contre elle, je ne gagnerais jamais, tout au plus, je grappille quelques jours."


Sous des dehors d'indifférence, Khyrra était beaucoup affectée par cette nouvelle qu'elle ne voulait le montrer. Pourtant, cela ne l'empêchait pas d'avancer.

- La question à se poser maintenant est : que faire si l'un de nous devait passer de vie à trépas?

 

Saraces se posa dans un coin de la salle le visage fermé. Il jouait avec l'une de ses dagues, l'air pensif, les yeux dans le vague.

- C'est a vous de voir moi j'obéis.

 

- Vie à trépas....

Songeuse, la iopette marqua un temps d'arrêt.

- Pour moi oeil pour oeil, dentier pour dent! Y aura pas mal de vie à trépas rien qu'à essayer d'avoir la peau d'un cerveau, y en aura encore plus si ils y arrivent! Il me parait important de le faire savoir, à tous, déesse comprise: la peur des représailles peut forcer nos ennemis à rassembler plus de forces vives et donc se découvrir. De là, on pourra prendre leur mesure et agir si nécessaire: les divagations d'un fou ne donneront qu'une jolie armoirie macabre aux cité, un complot ouvert donnera une guérilla!

- Par contre je propose que les déplacements en public ne se fasse plus en solo, ni même les privés: c'est là que vous êtes vulnérables. Quoique Wu est toujours dans une taverne.... Sinon on pourrait ordonner à nos srams de couvrir discrètement nos arrières de façon à découvrir les mouvements de nos ennemis.

- C'est une idée! Que pensez vous de tout cela? dit la iopette en s'adressant aux autres cerveaux.

 

- Je doute que le nombre y fasse grand chose. Nos ennemis nous connaissent, ils savent notre force, et nos faiblesses. S'ils veulent nous avoir, il y mettront les moyens, quitte à sacrifier pas mal de vies, y compris les témoins gênants, si ça peut leur permettre d'éliminer ne serait-ce que l'un de nous.

Tous savaient cela, il y avait déjà eu quelques tentatives, et à la prochaine attaque, il était plus que probable que les moyens y seraient mis. L'ennemi le plus dangereux n'était pas celui qu'on voyait, mais bel et bien celui en qui on avait confiance.

- En ce qui concerne l'accompagnement, je ne saurais que l'approuver. Par contre, je refuse qu'on me colle toute une garde sur le dos. Je ne vis plus seule depuis quelques jours et je peux très bien me passer d'une nounou.

Devant les regards incrédules, elle se sentit obligée de se justifier.

- Je me suis remariée... Avec Eorhlinghas. A deux, nous avons survécu à plus de galères que vous tous réunis.

 

Elle s’était attendue à au moins quelques réflexions, mais les quatre autres se contentèrent d’un sourire entendu. A priori, sa discrétion jusqu’à présent n’avait pas été suffisante.

 

- Nous ne pouvons rien t’imposer, si tu penses que tu n’en as pas besoin. Et il se fait tard, nous en reparlerons à tête reposée.

 

Sur ces sages paroles, ils se séparèrent pour tenter de trouver quelque repos malgré cette nouvelle alarmante.

 

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